Presse
Merci au site Planète Smallville pour m'avoir donné l'autorisation de publier cette interview sur le site.
PLANETE SMALLVILLE : Entretien avec Damien Ferrette
Planète Smallville vous propose en exclusivité, l'interview de Damien Ferrette, le comédien qui prête sa voix au très énigmatique Lex Luthor. Il nous parle de son travail, de l'univers de Superman et de l'acteur qu'il double, Michael Rosenbaum...
Planète Smallville : Comment as-tu été choisi pour le personnage de Lex Luthor ?
Damien Ferrette : Par casting, tout simplement. Je ne connaissais pas Marie-Christine Chevalier, la directrice de plateau. On s’est rapidement très bien entendu.
PS : Comment as-tu abordé ton personnage ? As-tu eu des indications des américains ?
DF : Non, je n’ai aucun contact direct avec la Warner. En ce qui concerne la manière d’aborder le personnage, le travail de doubleur diffère du travail de comédien de théâtre ou d’acteur de cinéma. La base reste l’interprétation, mais les conditions sont différentes. Nous répétons très peu. On visionne la scène une fois ou deux en américain pour s’imprégner de l’ambiance et repérer les difficultés techniques, et ensuite on se lance. Il n’y a donc pas de travail préalable en tant que tel. Nous arrivons le matin sans savoir de quoi la journée sera faite. C’est très excitant, mais ça demande une capacité d’adaptation à toute épreuve !
PS : Connaissais-tu l'univers de Superman avant de commencer à travailler sur Smallville ? As-tu fait des recherches ?
DF : Tout ce que je connaissais de Superman, c’était l’image du mec gominé qui s’élance dans le ciel point tendu avec un body bleu moulant et un slip rouge (à l’époque ça n’était pas encore des strings !). Autant dire une vision assez réductrice. J’avais également vu comme tout le monde étant gamin les différentes versions cinématographiques avec Christopher Reeve. Mais j’ai toujours eu du mal avec cet univers un peu kitsch. J’ai immédiatement trouvé l’exploitation qu’en a fait la Warner intéressante, car elle échappe à tous les clichés de ce genre. Le personnage interprété par Tom Welling (Clark) n’est pas le super-héros aux dents blanches, un évadé d’une pub de dentifrice : c’est un adolescent conscient d’avoir un pouvoir qui le rend responsable. Cela fait de lui un être à part, différent des autres. Il va devoir apprendre à gérer sa différence, il ne veut pas que ce don formidable dont il a hérité malgré lui ne le marginalise. Ca a une résonance très actuelle, non ? Pas besoin de faire des ronds dans le ciel en slip pour faire le malin !!!
PS : Que penses-tu de ton personnage et de l'acteur qui l'interprète Michael Rosenbaum ?
DF : Le problème de Lex est d’une certaine manière assez semblable à celui de Clark. Son argent et sa position sociale ont fait de lui très tôt un être rejeté et jalousé. Il est décidé à assumer sa différence, même si les pressions incessantes dont il est l’objet le rendent méfiant et parfois agressif. Les gens l’assimilent à son père, "c’est un Luthor donc il est forcément mauvais !", "il a de l’argent, donc il exploite tout le monde !". Lex a le courage de refuser cet amalgame et ces pensées simplistes. Il assume et il revendique qui il est. Je le défends complètement ! Dans nos vies, nous sommes tous confrontés à ce dilemme : se comporter tel que les gens l’attendent de nous et tel que les normes sociales l’imposent, ou bien refuser ce conformisme et affirmer notre identité.
En ce qui concerne l’interprétation de Michael Rosenbaum, je la trouve très nuancée et tout à fait convaincante : Lex affiche un détachement et une classe typiquement british. Mais derrière ce dandysme se cache une vraie sensibilité. Il faut se méfier des apparences… et des conclusions hâtives. Les gens sont souvent bien plus complexes qu’ils ne le paraissent…
PS : La série a beaucoup de succès aux USA (Smallville est une des meilleures audiences de la chaîne WB) et en France (au vu des audiences M6 a décidé d'enchainer la diffusion de la 2e saison, une premiere pour la chaine !). Lorsque tu as commencé à travailler sur la série, pensais-tu que Smallville marcherait aussi bien ?
DF : Non. C’est un pari. Au début, c’est difficile de calculer l’impact qu’aura une série. D’autant plus que le succès ne dépend pas uniquement da la qualité des épisodes, il est tributaire de la distribution qu’en fait la chaîne. M6 a beaucoup contribué à cette réussite : en programmant deux épisodes en prime time le samedi soir elle a donné toutes ses chances à Smallville de trouver son public.
Merci à Damien Ferrette pour sa disponibilité et sa gentillesse.
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